"Faire résonner le futur", atelier coordonné par Christopher Alexander Kostritsky Gellert et Alexia Antuofermo lors du colloque Inscriptions en relation, des traces coloniales aux expressions plurielles organisé par Civic City et Musée de l'Immigration au Palais de la Porte Dorée à Paris Cet atelier sur les devenirs du langage se joint à l’enquête que nous menons dans le quartier de la Chapelle, “Les Visitaïres du Futur”. Il nous permettra de réfléchir sur l’évolution du langage dans un milieu plurilinguistique où la question de migration, de l’immigration, le statut et la place des réfugiés est centrale dans un contexte postcolonial. Il nous permettra de créer des langues et des écritures possibles en croisant nos langues ‘courantes’, en imaginant comment elles peuvent se transformer dans un monde où ces brassages deviennent de plus en plus fréquents.
"Faire résonner le futur" 😄☎️✏️✈️🌍🛸📝📺⛵👆👍 Vous, habitant·e·s de la terre, résident·e·s du présents, beaux et belles parleur·euse·s, prenez vos plumes. Les VisitaÏres du futur vous invitent à mêler vos langues, à imbriquer vos doigts et à faire glisser les encres. Ensemble créolisons nos langues et nos caractères, afin de créer un multivers des langues ! Comment conjuguer les temps du futur ? Comment distinguerons-nous les personnes, les genres et les espèces ? Qui parlera à notre place ? Nos mémoires se cristalliseront-elles dans les nuages ou se graveront-elles dans les cénotaphes ? Comment nos corps se matérialisent dans nos gestes ? Comment nos signes s'inscrivent dans le monde ?On s'aligne, on s'aliène, on se rapproche -- on parle.
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![]() “Ïels sont fraïes, ïels sont bellums les nouvaïles del futur.” -Les Visitaïres du futur [~3020] En revêtant le rôle des ”Visitaïres du futur”, deux ambassadeur.trice.s de l’année 3020, Alexia Antuofermo et Christopher Alexander Kostritsky Gellert ainsi que tout le collectif de Tramages posent la question de l’entopie et des transformations à venir de l’urbanisme et de l’architecture. À cet effet, iels s'appuient sur l’existence de pratiques émergentes qui suscitent d’autres formes de communauté et de solidarité dans le quartier de la Chapelle à Paris. La Chapelle est un microcosme hétéroclite qui interroge les enjeux d’accueil des réfugiés.e.s dans le territoire. Leur place ambiguë redéfinit l’identité et l’apparence du quartier aussi bien pour les migrant.e.s que pour les riverain.e.s. Ainsi, nous enquêtons sur de nouvelles formes de solidarité comme l’hébergement des migrant.e.s par les riveraine·e·s et la distribution matinale par le P’tits Dej’ Solidaires pour les réfugié.e.s et les sans-abris. En considérant les expulsions récentes et les grands projets (La Chapelle Charbon, La Chapelle Condorcet, La Chapelle Internationale, etc.) dessinés pour la ville nous souhaitons faire dialoguer des utopies concrètes, des pratiques de solidarité et la spéculation immobilière. L’enquête de terrain et les témoignages nourriront notre réflexion sur le devenir de ces pratiques dans un futur proche et lointain. Ce travail de terrain donnera lieu à des actions avec les résident.e.s du quartier autour de leurs visions de l’avenir afin de les rendre possibles. Ce voyage temporel invite les habitant·e·s à concevoir les futurs urbains de leur quartier. Sous forme d’enquête collective nous tisserons une fiction, celle-ci se matérialisera sous diverses formes : des maquettes, un fanzine, des performances et un parcours urbain. La mise en œuvre de ces imaginaires se mêlera à une enquête documentaire sur les utopies concrètes en devenir et les transformations du paysage par la spéculation immobilière. L’objectif sera ici d’interroger l’utopie et d’induire un climat propice à la critique sur les possibles avenirs de la société. Lors des interventions plastiques et performatives in situ les habitant·e·s seront invités à échanger sur leurs désirs et leurs craintes face à l’avenir et à penser et imaginer les transformations de leur quartier. Ces ‘micro-évènements’ comme des ‘micro-torsions’ dans le tissu urbain, invitent à prendre conscience de ces futurs proches déjà présents. Au fil de ces trajectoires, des lignes de vie s’écrivent, se croisent et s’imbriquent dans les ateliers où se dessineront et s’écriront les architectures de ses futurs modes de vie. Une constellation de villes potentielles issues de ces vies urbaines et concrètes se déploiera dans le quartier. À travers ces actions les habitant·e·s du territoire enquêtent sur les changements qui le traversent et deviennent co-auteur·e·s de ces transformations. Cette enquête croise les temps et les lieux grâce aux armes poétiques qui traversent les frontières du temps et de l’espace. Nous sommes déjà lancé·e·s. Nous avons commencé les ateliers d’arts plastiques et d’écriture à la Bibliothèque Václav Havel et au Centre Social et Culturel Rosa Parks, ils auront lieu jusqu’à fin mai. Les artistes associé·e·s au projet (la costumière Emeline Antuofermo, l’architecte Maëlle Berthoumieu, la photographe Chloé Devis et la guide-conférencière Maëlle Tardivel) interviendront afin de partager leurs savoirs et explorer leurs pratiques avec les riverain·e·s lors des ateliers. ![]() Nous projetons des séances bi-mensuelles à partir de septembre au Centre Anim’ La Chapelle. Nous interviendrons également dans une université populaire au Théâtre du Grand Parquet en association avec Les Petits Déjeuner Solidaires afin de présenter nos recherches et considérer l’avenir des pratiques solidaires dans le quartier à partir de son présent. À partir de septembre des actions performatives croiseront les trajectoires de vie des habitant·e·s. En incarnant les rôles de deux ambassadeur·trice·s de l’année 3020, nous jouerons avec les codes de la propagande, les discours politiques, la publicité messianique et la spéculation immobilière. Au cours de nos permanences, on invitera les passant·e·s à écrire leur propre vision de l’avenir et à participer aux ateliers narratifs et plastiques. ![]() Au mois de mai, une constellation de villes invisibles, rendues manifestes, s’érigera dans les différents lieux partenaires qui accueilleront les ateliers : La Bibliothèque Václav Havel, Le Centre Rosa Parks, Le Théâtre du Grand Parquet ainsi que l’Auberge de jeunesse Yves Robert. Cette inscription matérielle dans le quartier s’alliera avec une implémentation textuelle. Un fanzine se répandra dans le quartier et sèmera les récits des riverain·e·s. ![]() Ces imaginaires se tisseront avec un travail documentaire sur les utopies concrètes présentes dans le quartier. La photographe Chloé Devis mettra en relation des aperçus du quartier et les expériences vécues de ses résident·e·s. L’architecte Maëlle Berthoumieu présentera son travail “Un Très Grand Hôtel”, en proposant un autre avenir possible du quartier qui soutient et pérennise des pratiques d’hébergement solidaire déjà répandues sur le territoire. Au mois de novembre, lors du déploiement de ces ‘villes invisibles’ dans les milieux et les imaginaires urbain·e·s dont elles sont issues, un parcours reliera les actions réalisées à petite et grande échelle dans le quartier – bibliothèques, centres sociaux, fermes urbaines, jardins partagés – afin de les mettre en lumière. Dans cette nouvelle création par la guide conférencière Maëlle Tardivel, ce parcours permettra d’instaurer un dialogue entre des mondes possibles et des actions concrètes. Il reliera les différents sites qui présentent (et qui accueillent) cette enquête collective. Ainsi, nous rendrons visibles les liens entre les personnes et les institutions et ce qui surgit de ces rencontres. Pôle danse est un projet conçu par Maëlle Berthoumieu, Alexia Antuofermo, Christopher Alexander Kostritsky Gellert pour l’appel à candidature Les jardins du monde en mouvement 2020 de La Cité Internationale Universitaire. Au fil des saisons, les résident•e•s de la Cité à donneront vie au jardin Léopold Senghor. Transformé en jardin potager, des végétaux seront plantés, cultivés, consommés pour et avec les résident•e•s. Ce jardin aspire à repenser nos modes de vies et de la nécessité de réattribuer des espaces dédiés à l’agriculture, cultivant jardin et communauté. Les pensées et les végétaux émergeront de ce jardin qui se parsèmera de pousses poétiques et de vœux pour l’avenir recueillis au cours des ateliers d’écriture. Lors de la fête de la Cité, le jardin sera inauguré avec une danse de l’arbre de mai. Investir et se réapproprier les espaces verts de nos villes, disponibles et inexploités, petits bouts de terre pour de grands potentiels. Une opportunité à saisir, une ressource à valoriser, un heureux prétexte pour prendre le temps de s'engager, cultivant jardin et communauté.
Alexia Antuofermo & Christopher Alexander Kostritsky Gellert Ciment, terre, sable, acrylique plastique, mots, impression UV, 30 x 30 cm maximum pour chaque pièce, 2019 Cette pièce a été présentée lors de l’exposition Art Métropole, exposition autour des villes du demain à L’Université de Marne-la-Vallée dans L’École d’urbanisme de Paris commissariat : Hadrien Frémont Ces trois maquettes, issues de nos réflexions sur la ville, mêlent le béton qui constitue la ville d’aujourd’hui aux récits et aux images qui la construise. Ces villes artefacts se cristallisent à partir d’impressions de textures de végétaux et du texte de Christopher Alexander Kostritsky Gellert. Ces villes interrogent la place et (ou l’absence) des êtres vivants et la colonisation de l’espace urbain par les données et les réseaux informatiques. Au préalable incrustées dans le sol, elles sont déracinées du corps terrestre, elles laissent apparaître leurs fondations bétonnées et l’empreinte de la terre qui les porte. Révélant aussi cet espace non visible, Villes Verrières questionne la ville à travers la ramification de nos désirs et de l’"entopie". Crédits photos : Taylor Smith
Extraits de nos remarques :
Dans nos recherches et nos pratiques communes et individuelles, nous cherchons à créer des micro-torsions dans les milieux urbains. Nous expérimentons d'autres modes d'être au monde. En prenant davantage conscience de nos milieux, comment nous les habitons et nous les construisons, nous devenons plus sensibles aux parties animées et inanimées qui les forment, aux rochers, au goudron, aux plantes, aux animaux, au béton et aux insectes, qui nous entourent. Comment trouver une place pour les êtres humains et les êtres non-humains dans des environnements de plus en plus inhospitaliers à toutes les formes de vie compte tenu des actions et des empreintes humaines ? Dans Jardin Mémoria, nous avons conçu une fiction écologique en réponse à un appel aux jardins éphémères de La Cité Universitaire internationale de Paris avec les architectes Maram Rekik et Sara Ketroussi. Notre proposition a pris la forme d'un jardin commémoratif qu'une génération future aurait construit en mémoire des actions qui se sont produites au cours de l'histoire, des actions qui ont à la fois induit le changement climatique et d'autres qui l'aurait fait involuer. Le symbolisme du passage et de la transition invite les visiteur·trice·s à voyager à travers l'histoire et à réfléchir à notre avenir. Ce jardin était pensé comme un lieu de réflexion, où les pensées et les humains pourraient vagabonder et croiser d'autres formes de vies végétales et animales. Les temporalités se chevauchent, le passé, le présent et l'avenir se tissent - quel avenir s'écrira ? Les histoires façonnent nos milieux et nos façons d'être, elles sont fragiles et doivent être nourries et soignées, tout comme les fondations qui forment nos villes, qui sont sujettes à l'érosion et à l'effondrement. Cette corrosion provoquée par nos modes de vie, encourage l'expansion sans fin de l'anthrocolonisation de la terre, conduisant à la dévastation écologique et à des extinctions massives. Pour construire des fondations plus solides, nous devons changer nos récits fondateurs. Performance et installation réalisée par Alexia Antuofermo et Christopher Alexander Kostritsky Gellert dans le cadre de l’exposition“Épagôgè” de collectif "Cosmic" au 59 Rivoli, Paris commissariat : Magali Rifflart-Villeneuve et Andreea Macea, "passage en actes" est une invitation au déplacement. Invoquer les textes, les piétiner, les déranger – détourner la ligne. L’oeuvre se transforme en permanence, fluctue à travers la marche des promeur·euse·s. C’est un radeau, un refuge, un tapis magique où les mots traversés et invoqués entrent en résonnance avec le corps et l’esprit — où les deux se rencontrent. Le bois – retrouvé, rescapé, récupéré – nous chuchote. Veuillez l’entendre, le décrypter avec les pointes de pieds, les bouts des doigts, le frottement des poils. C’est un rituel, une récitation, une épreuve où chaque épave, bout de vers est une formule magique, un koan — un appel à la régénération. C’est une ligne de gestes, d’actes et de mots.
Cycle de performances réalisées par Christopher Alexander Kostritsky Gellert & Alexia Antuofermo- BALlade#1 présenté lors du festival Les écritures Bougées organisé par Aziyadé Baudouin Talec au Centre d’art contemporain La Traverse, Alfortville
Crédits photos : Aziyadé Baudouin Talec
Projet conçu par Maram Rekik, Alexia Antuofermo, Sara Ketroussi, Christopher Alexander Kostritsky Gellert pour l’appel à candidature Les jardins du monde en mouvement 2019 de La Cité Internationale Universitaire. À l’ère d’un changement climatique, des prises de conscience de l’anthropocène et de l’impact de nos actions sur l’avenir de la planète, nous avons choisi de répondre à cette candidature par une fiction écologique. Notre proposition prend la forme d’un monument jardin qu’une génération future aurait érigé en mémoire des actions que nous aurions effectuer au cours de l’histoire. La symbolique du passage et de la transition invite les visiteurs à parcourir l’histoire en les amenant à réfléchir sur l’avenir.
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